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Rétro Saison 1932 - 1933. Journée 18 : Un scandale pour finir ?

Le rideau est tombé sur le premier championnat de France professionnel de l'histoire mais l'identité de l'équipe qui affrontera l'Olympique Lillois en finale reste inconnue ! Qualifié sur le terrain, l'Olympique d'Antibes a vu de lourdes accusations être portées à son encontre. De quoi tout remettre en question ?



Préambule


La saison 1932-1933 marque le début d'une nouvelle ère pour le football français puisqu'elle coïncide avec l'adoption du professionnalisme et les débuts du championnat de France (pour en savoir plus, notre article sur cette adoption controversée est disponible ici). Pour cette première saison, les vingt clubs de l'élite sont séparés en deux groupes de 10, les vainqueurs de chaque groupe s'affrontant en fin de saison pour se disputer le titre de champion de France.



Olympique Lillois – Antibes en finale… à moins que ?



Pour une surprise, c’est une surprise. Nous sommes au lendemain de la dernière journée du premier championnat de France professionnel de l’histoire mais nous ne pouvons pas annoncer avec certitude quelles seront les deux équipes qui se disputeront le titre le 14 mai prochain. En théorie, le classement final des deux poules a donné ses vainqueurs : l’Olympique Lillois dans le groupe A et Antibes dans le groupe B. Les Antibois, vainqueurs 5-0 du SC Fives ce dimanche ont profité du faux pas de l’AS Cannes à Sochaux (2-1) pour leur ravir la première place sur le fil. Oui mais voilà. Il se murmure depuis quelques jours que des soupçons de corruption pèsent sur cette rencontre. M. Valère, l’entraîneur d’Antibes, aurait demandé à plusieurs joueurs fivois de lever le pied en échange d’une somme d’argent. L’accusation est grave et, si elle est avérée, elle nécessite une sanction exemplaire. Du côté de Cannes, on crie déjà au scandale et on demande le déclassement du rival antibois. Les jours qui suivent devraient être décisifs…


Le match de la semaine : FC Sochaux – AS Cannes


Il y a un peu plus d’un an maintenant, Sochaux, par l’intermédiaire de son président Jean-Pierre Peugeot, initiait les débats sur l’instauration du professionnalisme. Une fois le projet adopté, Peugeot avait recruté plusieurs joueurs « vedettes » avec un objectif clair : remporter ce premier championnat. Malheureusement pour les doubistes, tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Trop inconstants en début de saison, les coéquipiers d’Etienne Mattler ont effectué une belle seconde partie de saison mais ils partaient de trop loin pour espérer décrocher la première place du groupe B. Après cette saison en demi-teinte, les sochaliens avaient donc à cœur de terminer la saison sur une bonne note dimanche au moment de recevoir l’A.S. Cannes, alors leader du groupe B. En mouvement, les jaunes démarrent pourtant timidement la rencontre, handicapés par la sortie de Mattler pendant 10 minutes, le temps pour lui de se remettre d’un choc avec Hillier. Mais, face à des cannois peu inspirés et qui semblent quelque peu tétanisés par l’enjeu, les hommes de Victor Gibson prennent finalement l’avantage grâce à un joli but de Maschinot. A la mi-temps, le score est de 1-0. Sentant que les choses commencent à leur échapper, les Cannois reviennent des vestiaires avec de meilleures intentions. Suite à un beau travail de Bardot, Cornelli égalise et redonne espoir aux siens. Mais dès lors, l’ASC recule de nouveau. Une barre et un poteau viennent d’abord sauver les leaders du groupe B mais, à deux minutes de la fin, Bazin, lancé par Smith, crucifie leurs espoirs et offre une ultime victoire de prestige aux supporters sochaliens. Cannes, de son côté peut s’en mordre les doigts. Leaders quasiment depuis la première journée, les coéquipiers de Billy Aitken voient, sauf retournement de situation, s’envoler leurs rêves de titre.


Le joueur de la semaine : Robert Mercier


Mais où serait le Club Français sans Robert Mercier ? A la dernière place du groupe A assurément. En effet, tout au long de la saison, l’attaquant français a porté presque à lui tout seul le club parisien, finalement 10ème sur 12 de son groupe. Ce week-end encore, pour l’ultime match de la saison, Mercier a brillé. Face à un Racing qui avait l’envie de bien terminer devant son public, celui que tout le monde surnomme « Robico » s’est offert un splendide coup du chapeau en une mi-temps ! Intenable, l’avant-centre a multiplié les appels et a mis au supplice l’arrière-garde adverse. Fort heureusement serait-on tenté de dire car, malgré ce triplé et une avance plus que confortable à la mi-temps (4-1), les joueurs du Club n’ont su tenir le score jusqu’à la fin du match. Score final, 5-5 ! Auteur de ses 13, 14 et 15ème but de la saison, Robert Mercier pourra se consoler en se disant que grâce à ce « hat-trick », il termine officiellement meilleur buteur du premier championnat de France professionnel de l’histoire, à égalité avec l’Allemand du Stade Rennais Walter Kaiser.

Résultats et classements :


Classement des buteurs :


1) Walter Kaiser (Stade Rennais), Robert Mercier (Club Français) : 15 buts

3) Joseph Alcazar (OM) : 14 buts

4) Horacio Finamore (Red Star), Karl Klima (Antibes), Pierre Fecchino (AS Cannes) : 13 buts

7) Istvan Zavadsky (SO Montpellier), Pierre Bertrand (Red Star), Roger Saint-Pé (SC Fives) : 12buts

10) Julien Dominique (Stade Rennais), André Cheuva (SC Fives), Ernest Libérati (SC Fives) : 11 buts

13) Andrew Wilson (Nîmes Olympique), André Guimbard (C.A. Paris), Hugh Wallance (Alès) : 10 buts

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